Synthèse de l’atelier de l’OQAI, qui s’est tenu le 23 mai 2017 et qui présentait les résultats de son programme relatif aux bâtiments performants en énergie, notamment les données les plus récentes sur la perception des occupants de ces bâtiments.
Cette étude doit permettre d’identifier des pistes d’amélioration concernant les niveaux de qualité d’air et de confort des ouvrages performants, neufs ou nouvellement réhabilités. En effet, l’OQAI explique que les avancées doivent se faire en cohérence avec la qualité de l’air intérieur et le confort des occupants car « les mutations dans la conception et les modes constructifs des bâtiments sont aujourd’hui profondes, et portent notamment sur l’architecture, l’isolation thermique, l’étanchéité à l’air de l’enveloppe ainsi que sur les équipements et les systèmes ».
Périmètres de l’étude
En 2012, l’OQAI a lancé un dispositif de collecte et d’analyse de données dans le cadre du programme OQAI-Bâtiments performants en énergie. Les premiers résultats de cette étude portent sur 72 logements répartis dans 43 bâtiments performants, en majorité démonstrateurs du PREBAT – Programme de Recherche et d’Expérimentation sur l’Énergie dans le Bâtiment.
Résultats non généralisables à l’ensemble des bâtiments performants
Les résultats sont comparés à la campagne nationale « logements » (CNL) menée par l’OQAI entre 2003 et 2005, ainsi qu’à l’étude pilote de la CNL réalisée en 2001.
- Si les bâtiments performants présentent un taux de moisissures visibles inférieur au niveau national, ils présentent un taux d’indice fongique beaucoup plus élevé.
Développement fongique actif dans 47 % des logements étudiés contre 37 % pour la CNL. Cette présence de moisissures est plus souvent cachée (1 % des logements présentent des traces de moisissures visibles par rapport à 15 % dans la CNL). Cela peut être lié à l’impact possible du type d’isolation thermique, de l’occupation du logement et de la survenue de problèmes d’humidité, d’infiltrations et de dégâts des eaux.
Trois polluants également observés en concentrations plus élevées (l’?-pinène, limonène et l’hexaldéhyde). Cela s’explique, pour le premier, par la présence de mobilier et d’ossature en bois dans les logements examinés ainsi que d’un isolant végétal à base de bois utilisés sur les combles. Pour le second, par l’introduction de mobilier neuf durant la semaine de mesure et le stockage des produits d’entretien à l’intérieur du logement. Enfin, l’ossature bois et la présence de revêtements de sol à base de bois brut ou reconstitué sont les 2 principales sources d’hexaldéhyde.
On note également la nécessité d’une plus grande vigilance relativement aux équipements de ventilation. Des dysfonctionnements sont observés (problèmes d’installation ou de dysfonctionnement) associés à température intérieure globalement plus élevée.
[Atelier qualité de l’air] Si les bâtiments performants présentent un taux de moisissures visibles inférieur au niveau national #OQAI#CSTBpic.twitter.com/MlVh5njmz0
— Cercle Promodul / INEF4 (@CPromodul_INEF4) 23 mars 2017
- 80% des occupants des logements performants en énergie globalement satisfaits.
Cela concerne le confort global de leur logement, ainsi que le confort thermique, olfactif, visuel, sonore et de la qualité de l’air intérieur. Au sujet de la qualité de l’air intérieur, seule une minorité exprime une insatisfaction vis-à-vis de la présence d’odeurs en majorité désagréables, de la température non adéquate dans leur logement et du mauvais renouvellement d’air.
Il est donc important d’être vigilant sur les développements fongiques et sur la bonne mise en œuvre et entretien des systèmes de ventilation. La réduction des infiltrations d’air parasites dans ces bâtiments conduit en effet à un renouvellement d’air très limité en cas d’arrêt du système de ventilation.
L’OQAI invite également à s’intéresser aux risques en amont du chantier comme la présence d’humidité dans les parois (accompagnée de développement fongique) liée à 3 causes principales :
- l’absence d’une protection adaptée des matériaux de construction vis-à-vis des intempéries en amont et lors du chantier (transport, stockage, mise en œuvre),
- les difficultés de séchage des supports en phase chantier en raison du renforcement de l’étanchéité à l’air de l’enveloppe,
- l’absence d’aération/ventilation provisoire, la présence de ponts thermiques.
L’OQAI conclut en expliquant que le défi de la performance énergétique n’est pas seulement d’atteindre le niveau visé, mais de le faire en garantissant à l’occupant un environnement intérieur sain et confortable. Plusieurs études font état de ces pathologies (à retrouver dans le bulletin n° 10 de l’OQAI) et l’OQAI lancera prochainement une enquête similaire sur les écoles et immeubles de bureaux performants en énergie.
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— Cercle Promodul / INEF4 (@CPromodul_INEF4) 23 mars 2017