Comme expliqué dans notre précédent Dossier Thématique « Les français et la rénovation énergétique : une relation compliquée ? », les chantiers de rénovation ne démarrent pas au rythme des ambitions et quand ils sont lancés, ils ne répondent que partiellement aux grands objectifs nationaux ou personnels. Pour rappel, le Plan de Rénovation Energétique de l’Habitat (PREH) fixe un objectif de 500 000 logements rénovés par an.
Dès lors, comment favoriser cette rénovation tant attendue et participer aux objectifs de massification tant espérés par les pouvoirs publics ?
Nous savons que, malgré une progression de la sensibilité écologique chez les Français, un décalage entre l’intention d’agir et le passage à l’acte provoque une inertie des comportements. Ces problématiques et ce manque d’envie impactent fortement le marché de la rénovation énergétique qui apparaît aujourd’hui comme non performant et atomisé avec un fort déficit d’informations et de confiance entre les acteurs (profusion d’informations et méconnaissance des incitations financières par les artisans et le particulier, retour sur investissement difficile à mesurer…).
La clé d’entrée réside dans la manière d’inciter le particulier à la rénovation énergétique de son habitat et de le remettre au cœur de cette problématique. Dans la présente réflexion que nous menons, appuyée sur 3 sujets, nous souhaitons étudier le possible impact d’une étiquette (label en anglais) qui serait un signe de qualité et donc de confiance.
La stratégie de lancement de cette « étiquette » sous forme d’un label « Bas Carbone » ne semble pas réunir tous les éléments favorisant sa réussite : le particulier n’est pas encore convaincu de l’intérêt de se lancer dans la rénovation énergétique, encore moins dans une labellisation.
Pour cette raison, la réflexion d’une étiquette de type « Rénovation réussie » ne doit pas consister simplement en l’atteinte d’une performance traduite en termes techniques mais plutôt englober un ensemble de points essentiels au déclenchement d’une rénovation énergétique grâce à un facteur de confiance fort et facilement accessible.
Une des pistes de ce dossier est de s’interroger sur une possible transposition intersectorielle d’une « étiquette » ou d’un label existant et dont le succès est aujourd’hui avéré car force est de reconnaître que les labels rénovation ont eu peu d’effet sur les particuliers.
A ce titre, on note chez les consommateurs un succès assez retentissant de la certification « AB » – Agriculture biologique et des produits BIO. Nous nous proposons de répondre aux questions suivantes : sur quelles bases cette marque « AB » est-il parvenue à fédérer un climat de confiance auprès des particuliers dans le domaine de l’agroalimentaire ? Une expérimentation inspirée de la réussite du Label « AB » est-elle possible pour la rénovation énergétique ? Le succès de ce label est-il transposable au secteur du bâtiment ?
Bien qu’une étiquette rassemblant transparence, confiance auprès des usagers, qualité et simplicité d’adhésion soit souhaitable pour la rénovation énergétique, il n’en demeure pas moins que des sujets de méfiance existent.
Les ingrédients présentés dans ce dossier thématique ouvrent des axes de réflexion qui doivent permettre de s’interroger sur la possible création d’une étiquette commune à la rénovation énergétique, en envisager la faisabilité et l’expérimentation. Ces thématiques sont abordées dans les articles suivants :
- Un label comme signe de confiance et de qualité, est-ce possible ?
- Certification « AB » : quelles inspirations et limites pour une transposition à la rénovation énergétique ?
- Expérimentation : quels écueils, suggestions et engagements pour étudier un signe distinctif de qualité ?