Les pratiques d’usage de l’énergie n’ont qu’un impact réduit sur les consommations d’énergie domestique. Le poids des styles de vie, qui relèvent des identités sociales, et les éléments structurels du cadre de vie (les systèmes techniques, les cultures…) sont les plus déterminants des consommations d’énergie.
Les dispositifs incitatifs et réglementaires ne peuvent avoir d’impacts significatifs qu’à la condition d’être en cohérence avec les systèmes de valeur et les intérêts des ménages. Or, ceux-ci sont soumis à des injonctions contradictoires : économiser et consommer, maîtriser ses consommations mais ne s’occuper de rien, gérer ses équipements sans en avoir ni les compétences ni les modes d’emploi…
Pour « changer les comportements », il faut donc agir tout à la fois : sur les valeurs et les images sociales véhiculées par la publicité et les médias, sur les équipements techniques pour en accroître l’efficience et sur les travaux de rénovation énergétique.
Économiser l’énergie chez soi a un coût, celui des équipements performants et des travaux de rénovation. Il convient d’aider les ménages les plus modestes et développer des dispositifs contraignants pour interdire les équipements et la location (voire la vente) des logements les plus énergivores.
L’expérience montre que les dispositifs incitatifs sont peu efficaces, seules les réglementations peuvent faire évoluer durablement les consommations d’énergie domestiques, en lien avec des changements culturels de conception du confort et des modes d’habiter.
La maîtrise des consommations d’énergie domestiques passe aussi par l’accompagnement in situ des nouveaux résidents et/ou après une rénovation énergétique pour favoriser l’appropriation du nouveau système technique de l’habitat.
Enfin, les professionnels (gestionnaires, installateurs, mainteneurs) doivent également évoluer dans leurs pratiques pour optimiser les installations et mieux conseiller les résidents.